30 septembre 2006

Le fil de la vie

Premier épisode - deuxième partie
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Cela faisait déjà presque deux mois que j'étais revenu à la maison. J'avais organisé ma petite routine boulot-dodo, d'infréquentes sorties avec des amis, un programme d'entraînement au gym pour me remettre en belle forme, question de reconquérir les yeux de ma bien-aimée.

C'était un samedi ou un dimanche il me semble, le téléphone a sonné dans l'avant-midi. J'ai tout de suite reconnu la voix d'un ami de Nancy. Immédiatement, mon cerveau s'est allumé: le gars qui m'appelait, le ton de sa voix, quelque chose n'allait pas. Ma gorge s'est serrée.

"C'est Nancy, me dit-il, elle vient de passer la nuit à l'hôpital. Elle a eu un grave accident hier."

"Quoi?!?" ai-je répondu à fleur de peau, réveillé et attentif là où aucun buzz de caféine n'a jamais pu m'amener.

"Tout semble réglé maintenant, les médecins disent qu'elle est hors de danger."

"Mais qu'est-ce qui s'est passé, vas-tu me le dire?"

"Elle est tombée tête première sur la trampoline, plusieurs de ses vertèbres cervicales sont cassées, ça n'a pas été drôle pour elle. Elle a subi une opération, toute l'équipe a passé la nuit à l'attendre, les spectacles de la journée ont été annulés pour qu'on puisse s'occuper d'elle."

J'étais muet. Quelqu'un venait de me dire que Nancy, mon amour, venait de se casser le cou. Je regardais passivement le mur en écoutant la suite du discours dont je n'ai pas retenu le moindre mot. Je n'avais dans ma tête que l'écho amplifié des mots que je venais d'entendre.

Nancy, cassé, cou.

Mon esprit sautait à toutes les conclusions, j'avais les genoux qui vacillaient. J'hyperventilais, mon visage devait être à ce moment une image tordue, une incarnation musculaire d'inquiétude et de désespoir.

Nancy, cassé, cou. En Chine.

Nous avons raccroché et j'ai perdu tous mes moyens, je ne savais plus quoi faire. J'ai probablement appelé les parents de Nancy ensuite, puis les miens pour les mettre au courant. Je me suis retrouvé sous la douche peu après, cherchant le contact de l'eau et la chaleur réconfortante qui camouflerait ma peine. Plus je pensais à ce que je venais d'entendre, plus j'étais secoué d'incontrôlables sanglots qui me prenaient au coeur et me serraient à m'en déchirer la poitrine. Je hurlais de rage et d'impuissance entre les dents, les poings fermés, les muscles tendus.

Je ne pouvais alors comprendre toute l'ampleur qu'un tel événement aurait sur nos vies. Je n'avais que les possibilités de l'immédiat avec lequel mon esprit militaire jonglait. Très vite, j'ai formé une esquisse de plan qui m'aiderait à passer à travers cette crise, un plan qui a mis quatre semaines avant de se réaliser.

D'abord, s'occuper du moral de Nancy. Celle-ci, me racontait-on, se trouvait alitée sans possibilité de se lever. Comme sa chambre d'hôpital ne se trouvait pas équipée d'un téléphone, nous ne pouvions pas nous parler. Le fax fut donc notre seul moyen de communication direct, immédiat et à sens unique. De temps à autres, Anne, une bonne amie et compère de travail de Nancy, me téléphonait avec les dernières nouvelles qui étaient malgré tout rassurantes même si j'étais loin de m'imaginer les conditions dans laquelle elle vivait ni la souffrance à travers de laquelle elle passait. Mes transmissions écrites, d'une page ou deux, se voulaient toujours positives et rassurantes.

La deuxième partie de mon plan consistait à retourner en Chine pour veiller à son chevet. Plusieurs problèmes restaient toutefois à surmonter avant que cela ne soit possible. D'abord, le billet d'avion au coût exorbitant des agences de voyage pré-Internet. Mes parents, comprenant ma peine et la gravité de la situation, m'ont offert de couvrir ces frais, une traite que j'espère toujours pouvoir leur rendre un jour. Autre obstacle: je venais d'utiliser toutes mes vacances quelques mois auparavant et la rigidité du système militaire ne garantissait en rien que je pourrais obtenir une permission spéciale. Mon commandant, le Major Bergeron (maintenant Lieutenant-Colonel) savait lui aussi à quel point ce voyage revêtait de l'importance et m'a accordé une semaine de perm pour un total de neuf jours si on lui accolait un weekend à chaque bout.

La dernière partie de mon plan, même s'il était impossible pour moi de voir quelle forme cela prendrait, voyait déjà le retour et la convalescence de Nancy. Or, mon unité, le Quartier Général et Escadron des Transmissions du 5e Groupe-Brigade Mécanisé du Canada (ou QGET 5GBMC pour les initiés) s'apprêtait à partir pour un tour de six mois en Bosnie-Herzégovine dans le cadre d'une mission de l'OTAN. Toute ma carrière en uniforme avait rêvé d'une telle mission, c'était une des raisons qui m'avait faire joindre les rangs. Comme le retour de Nancy coïnciderait avec mon départ, j'ai dû me désister, laissant ma place à quelqu'un d'autre tandis que je resterais en arrière.

Près d'un mois après l'accident, j'avais les fesses dans l'avion, nerveux comme une bête en cage, m'attendant au pire et loin de me douter que l'inimaginable réalité dont j'allais être témoin dépasserait toutes mes attentes...

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C'est pendant les cinq jours que j'ai passés au chevet de Nancy qu'elle m'a raconté toute son histoire, telle qu'elle la vécue. J'ai passé de longues heures à la regarder, sa belle chevelure tondue pour éviter les parasites et l'infection, la repousse raide comme de la paille qui rayonnait autour d'elle. Entre les visites de ses amis, des interprètes, du médecin et de sa fille Cherry qui est devenue une amie par la suite, je passais des heures à l'écouter me dire sa terrible histoire, tantôt avec un étonnant sourire qui trahissait sa personnalité profondément joyeuse, tantôt ses joues mouillées de chaudes larmes qui trahissaient l'intensité impossible du choc qu'elle venait de vivre.

L'accident s'est passé lors d'une répétition sur la trampoline. Plongeuse de formation, Nancy avait de années de bonne expérience avec l'appareil, l'ayant utilisé fréquemment pour ses entraînements aux abords de la piscine. Cette fois pourtant, alors qu'elle essayait un nouveau mouvement, elle s'est perdue, son sens de l'orientation l'a trahie.

"J'avais à peine lancé mon mouvement, mes pieds venaient juste de quitter la surface que je savais que quelque chose n'allait pas, je savais que cette manoeuvre finirait mal."

Avant qu'elle n'ait eu le temps de réagir, l'arrière de sa tête a touché le tapis et tout le poids de son corps en rotation s'est posé sur les minuscules os qui soutiennent le cou.

La douleur a été instantanée, comme un couteau de boucherie planté dans sa nuque. Le bruits des vertèbres qui se fracturent fut insupportable dans ses oreilles. Elle a hurlé, un de ces cris qui vous glace le sang parce qu'il vous rappelle à quel point la vie ne tient qu'à un fil. Toute l'équipe est accourue pour lui prêter secours, un vent de panique a soufflé. Sans trop y penser, quelqu'un est monté sur la trampoline provoquant de grandes vibrations qui ont secoué Nancy de douleur et lui ont arraché plus de cris qu'elle n'aurait pu s'en croire capable.

"Descendez!" a-t-elle hurlé. Chaque mouvement tordait le couteau dans son cou. Les fautifs se sont dérobés et placés hors de portée mais restés tout près, survoltés, inquiets, incapables de tout mouvement pendant que Nancy agonisait de douleur. C'est elle qui leur a demandé d'aller chercher des secours car malgré son état, elle comprenait plus que bien la précarité de sa situation.

"Ça y est, a-t-elle pensé, c'est fini." Elle crut perdre conscience mais de toute ses forces résista, son instinct de survie piqué à vif, son désir de vivre au zénith des émotions du moment.

Les dents serrées, attendant la venue des gens qui lui prêterait main forte, elle craignait toutefois le pire. Les commandes envoyées à ses bras et ses mains de se déplacer pour soulager une démangeaison ne furent pas obéies et elle comprit dans un éblouissant éclat de désespoir qu'elle ne verrait probablement jamais le lendemain. Seule la douleur existait pour elle, omniprésente, cataclysmique, au-delà de ses forces, telle une lame d'acier qui lui volait petit à petit la vie qui lui restait, le couteau de la mort cherchant à lui arracher ses derniers instants. Le mal psychologique d'avoir atteint si jeune ce moment ultime fit vaciller sa raison et dans sa tête, pour se garder à l'abri des démons qui l'envahissaient, Nancy forgea une pièce faite d'idées qu'elle meubla de la présence des êtres qui lui étaient chers et qui lui avaient toujours apporté amour et affection: ses parents, son chum, sa chienne Suzy...

Il fallut 45 minutes de cette agonie avant qu'une mini-fourgonnette ne se présente finalement sur le site, la seule ambulance à laquelle Nancy aurait droit, sans professionnel qui s'y rattachait. On dépêcha sur place une retaille de planche de contreplaqué, pas même assez grande pour la soutenir au complet, qu'on glissa sous elle non sans lui arracher de lourdes plaintes. Le brancard de fortune fut complété par deux sacs de riz qu'on plaça de chaque côté de sa tête pour l'immobiliser autant que possible durant le transport. Le va-et-vient sur la trampoline pendant cette opération secoua son corps de vibrations.

"Quand tout cela finira-t-il?", pensa-t-elle. Les secouristes, ses amis et collègues de travail, l'entendirent gémir et furent pris de panique, certains qu'ils avaient fait un faux mouvement fatal.

Nancy se réfugia un peu plus dans sa pièce, près des siens.

Le déplacement du tapis de la trampoline vers la boîte du petit camion fut atroce. Les compères de la troupe volante soulevèrent la planche le plus doucement possible et entrèrent dans la boîte de la fourgonnette. Les jambes de Nancy ballottaient au bout du brancard trop court. Il déposèrent la planche sur leurs genoux et se penchant sur elle tentèrent tant qu'ils purent de réconforter leur amie. Comme ils auraient voulu qu'elle se taise, qu'elle arrête de crier, cela aurait sans doute rendu leur tâche plus endurable. Mais la douleur était incontenable et sans aucun espoir de la raisonner.

Malgré la présence de ses amis au dessus d'elle, malgré les sacs de riz qu'on avait déposé de chaque côté de sa tête pour la maintenir en place, malgré les précautions du chauffeur, la trajet vers l'hôpital ne fut pour Nancy qu'une succession de bosses et de courbes, d'accélérations et de chocs qui lui perçaient le cou et envoyaient ses sens dans un délire de de douleur.

"Leurs visages, pensa Nancy, je n'ai jamais vu de visages aussi tordus d'inquiétude. On dirait qu'ils ont vu la mort. C'est moi qu'ils regardent, vais-je mourir aujourd'hui?".

Il ne fallut pas beaucoup de temps avant de voir que le premier hôpital ne pourrait la traiter. Après une volée de marches vers le haut, toujours agonisante sur sa planche, le médecin de l'endroit demanda à Nancy de se mettre debout pour qu'il puisse prendre des radiographies. Brian, un des acrobates, faillit lui mettre son poing au visage pour avoir prononcé des paroles qu'un jeune Louveteau entraîné aux rudiments du secourisme n'aurait jamais même prononcées. Les marches furent redescendues dans la peine et la douleur de la planche de contreplaqué, on remonta dans le camion en route vers un deuxième hôpital.

Plus d'une heure après l'accident, la camionnette s'arrêtait devant ce qui allait devenir la maison de Nancy pour les six semaines qui suivraient, là où résidait aussi le Dr. Nong, un des meilleurs chirurgiens de la ville. Cette fois, on put lui passer des radiographies en position couchée.

Puis l'attente...

Dans son agonie, incapable de dormir, Nancy resta dans la pièce qu'elle s'était créée et qu'elle avait peinte en blanc.

Le soleil descendit sur cette journée de terreur.

Pour les médecins cependant, aucun repos. Le Dr. Nong avait tout d'un excellent chirurgien mais la réparation de cette fracture représentait pour lui une première. Le diagnostic: la cervicale C-5 était disloquée, la C-6 éclatée et la C-7 appuyait fortement sur la moelle qui n'apparaissait toutefois pas endommagée de façon permanente. La nuit fut donc passée avec ses collègues à étudier la blessure et les méthodes de réparation. Le temps comptait pour beaucoup: après douze heures savaient-ils, les dommages risquaient de devenir permanents et Nancy risquerait la paralysie de ses membres supérieurs.

Le soleil était levé lorsqu'on lui a annoncé la suite. Zoé, l'interprète du parc thématique où travaillait Nancy, se tenait à ses côtés et lui apportait son réconfort. Le message du Dr. Nong le fut moins.

"Nous allons devoir opérer pour replacer les os. Nous allons vous garder éveillée parce que nous aurons besoin de votre réaction verbale car nous n'avons pas de table à rayon-x qui nous permettrait de voir notre progrès.

"Oui Dr." fut la seule réponse de Nancy, incapable de souffrir plus qu'elle ne souffrait à cet instant mais qui dans son for était terrifiée à cette perspective, comme on se sentirait juste avant d'être torturée. “Qu'ai-je à perdre, pensa-t-elle”

Étendue sur le dos, l'incision fut pratiquée sur le devant de la gorge pour atteindre la partie plate des vertèbres, là où elles avaient subi les dommages. Réveillée et sous une anesthésie cutanée de quelques millimètres, Nancy sentit la lame percer les délicats tissus de sa gorge, violant une fois de plus l'intégrité de son corps, lui volant une fois de plus toutes ses forces.

"Je t'aime Burt", pensa-t-elle dans la chaleur de sa pièce toute blanche. Elle y resta quelques secondes avant de revenir à la dure réalité.

La réalité était celle de l'inconfort omniprésent des doigts gantés d'un des chirurgiens qui tenaient son oesophage sur le côté pour libérer l'accès aux vertèbres. Son corps était souvent parcouru d'ondes électriques signifiant qu'un instrument s'était trop approché d'un nerf principal, lui arrachant des cris qu'elle transmettait à Zoé pour traduction immédiate. On lui accordait alors quelques instants de répit, peut-être autant pour elle que pour les médecins hypertendus qui jouaient après tout avec la vie de leur patiente éveillée.

Nancy pouvait parler, elle devait pouvoir parler. C'est pourquoi l'anesthésie initiale n'avait été que cutanée et non au moyen d'une injection qui aurait gelé ses cordes vocales et l'aurait plongée dans un mutisme impossible pour sa survie. La suite, la coupure des tissus, la chair de son cou béant exposée aux bactéries de cet hôpital, les manipulations des médecins, les sutures, cette suite s'est passée dans la plus pure des agonies.

“Tu es là Zoé? Tu parais bien pâle, tu ne devrais pas regarder tu sais...”


Le Dr. Nong et ses médecins devaient enlever la tension sur la 7e cervicale qui était déplacée et faisait pression sur les nerfs qui conduisent aux bras. La 5e cervicale était disloquée et devrait être replacée. Quant à la 6e entre les deux, elle avait éclaté et lancé des fragments d'os dans toute la région. Un greffon d'os souderait tout ensemble à la toute fin. Bien évidemment, chacun de ces items venait avec son lot de peine.

À un certain instant les médecins durent marteler l'intérieur de son cou pour remettre une vertèbre à sa place. Chaque coup de marteau était aussi insupportable que tout le supplice qu'elle venait de vivre.

Un autre assaut sur sa personne survint lorsqu'arriva le temps d'enlever les fragments. Avec leurs instruments coupants et pointus dans cette plaie à vif, les médecins arrachèrent les morceaux d'os, certains de minuscules échardes impossible à prendre. Sans possibilité de les voir par imagerie, ils avançaient à tâtons, cherchant à les trouver là où ils étaient, charcutant et lacérant ce minuscule espace où passe tant de vie.

L'expérience rappelait l'arrachage d'une dent, les fragments décollaient du muscle dans un bruit de déchirement qui envoyait aux oreilles de Nancy l'impression d'être démembrée vivante.

“Papa, maman, c'est moi Nancy, je vous aime”. La blancheur de sa pièce la réconfortait et lui apportait la douceur d'une pommade fraîche sur son corps meurtri.

Au moment de s'occuper du greffon, Nancy n'avait pas réalisé que ce bout d'os viendrait d'ailleurs sur sa personne. Après une deuxième incision sur la hanche, les médecins l'ont ciselé à la bonne taille par des outils qui rappellent ceux des menuisiers. Le marteau frappait "toc!", lui cassant l'os un peu plus à chaque fois. Et à chaque fois les pieds de Nancy se soulevaient de la table et retombaient lourdement.

"C'est trop!" disait-elle de vive voix à Zoé lorsque la douleur devenait insoutenable. On lui accordait quelques minutes de répit puis, après la courtoisie de lui demander s'ils pouvaient continuer, les médecins reprenaient leur travail de sauveteurs ou de bourreaux, elle ne le savait plus.

"Toc!"

"Burt, tu as toujours été là avec moi dans les moments difficiles..."

"Toc!"

"Je te sens près de moi, tu es mon rocher."

"Toc!"

Le greffon quitta la hanche et intégra la gorge de Nancy, aussi difficile à mettre en place qu'il n'avait été à extraire.

À un certain moment, les gémissements de Nancy ont cessé.

"Il n'y aura plus rien pour me faire crier, se dit-elle. J'arriverai à souffrir le reste en silence."

Un silence de cinq heures.

Cinq heures à garder une plaie ouverte, plus de temps qu'il n'en faut pour qu'une infection mortelle s'y installe.

Cinq heures à ne pas tout à fait comprendre la cause de tant de mal mais a y baigner de tout son être.

Cinq heures dans sa pièce blanche, s'accrochant à ces visages familiers pour ne pas perdre conscience, pour garder la raison.

Les médecins ont refermé le cou de Nancy, elle était épuisée et sentait enfin le couteau sorti d'elle, elle voyait ses doigts bouger au bout de ses bras.

Au moment où elle croyait que tout serait fini, ils ont sorti une autre lame. Une lame de rasoir. Patiemment, une mèche à la fois, la longue et épaisse chevelure est tombée sur le plancher. Dans ce qui lui parut une éternité la surface de son crâne est devenue lisse.

Et dans un instant de lucidité se rappelant que le nouvel an Chinois aurait lieu le lendemain, elle lança:

"Vous me faites une très belle tête pour le nouvel an, merci".

C'est alors que le Dr. Nong s'est esclaffé, pas autant pour la drôlerie de la blague que par l'exemple de courage qu'il avait devant lui, une femme qui venait de souffrir une épreuve qui dépassait l'entendement, qui n'a pas une seconde perdu conscience depuis l'accident, qui a vécue la majorité de son agonie en silence, et qui trouvait encore l'énergie de faire rire les gens autour d'elle...

Le Dr. Nong a versé une larme avant de partir...



-------------- À suivre.

23 septembre 2006

Délais, encore des délais

Je ne suis décidément pas très bon avec mes estimés du temps, je ne pourrai pas publier la suite ce soir même si elle à toute fin pratique terminée. La principale intéressée, celle qui a vécu cette histoire, ne l'a pas encore approuvée dans son entier, jugeant que certains passages ne révèlent pas la juste profondeur des événements. Comme ce texte est la clé de voute, il doit être parfait et donc je demande encore une fois votre indulgence face à mes écarts... J'espère sincèrement que votre appréciation sera à la hauteur de votre patience.

15 septembre 2006

Les trésors de l'Orient

Premier épisode - première partie
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C'est sur le trottoir en attendant un taxi que j'ai embrassé Nancy pour la dernière fois avant son accident. C'était un matin d'hiver un peu avant l'aube, les rues de Tsim Sha Tsui s'étaient à peine vidées qu'elles se remplissaient d'un sang nouveau, celui des gens d'affaire, globules gris et noirs qui contrastaient lourdement avec les fêtards rouges et blancs de la veille. Même dans cette jeune lumière, le quartier touristique de Hong Kong conservait toute sa magie et son exotisme, jamais nous n'aurions pu nous y sentir chez nous. Dès notre sortie de l'avion un mois auparavant, les odeurs tropicales nous avaient violamment assaillies et cette journée ne faisait pas exception en nous lançant au visage un mélange insupportable de l'air de la baie, du smog de la ville et des fonds de ruelles insalubres que l'on trouvaient dans tous les coins, domaine incontesté de rats plus gros que des chats. Le soir venu, nous avions quand même parcouru les rues sur-éclairées au néon, content de se baigner dans ce bouillon touristique oriental qui nous prenait au coeur et créait dans nos jeunes esprits un tourbillon de possibilités et de contradictions.

La fraîcheur de la lune et le vent de la baie avaient heureusement balayé les restes de la nuit: les odeurs et la grouillante masse humaine avaient presque complètement disparu au petit matin. Presque seuls sur le bord de la route, nous nous sommes serrés encore un peu, j'avais les yeux remplis de larmes, ne sachant plus à quoi m'en tenir.

Comme il aurait été simple et beau de commencer notre histoire d'amour en ce lieu mystérieux. Il nous aurait marqué de souvenirs ineffaçables, amplifiés par un dépaysement total et par un flot constant d'adrénaline que nous procuraient nos poches vides à l'autre bout de la planète. À la place, j'avais l'impression que notre histoire d'amour allait se terminer et le vide que me causait cette seule pensée estompait le décor autour de moi. Il n'y avait plus qu'elle qui existait en cet instant, elle et le maudit taxi qui venait d'arriver, signifiant que j'allais devoir bientôt partir sans savoir si un jour je pourrais la tenir à nouveau contre moi ainsi.

Dans un brouillard de douleur, je l'ai vue s'éloigner, immobile sur le trottoir tandis que je roulais tristement en regardant par la lunette arrière. Lorsque la voiture bifurqua vers l'aéroport, elle disparut avec le reste de ma réalité. Je suis resté songeur un long moment, récapitulant les instants que nous venions de passer ensemble dans la ville de Shenzhen.

Jamais nous n'aurions cru pouvoir faire un jour ce voyage mais l'occasion qui s'était présentée était trop belle pour manquer, une sortie d'un mois complet en Chine populaire, dans une des zones économiques spéciales nouvellement créées par le gouvernement.

Le contrat était simple: Nancy et sa troupe de troubadours volants, une équipe haut en couleurs de plongeurs, gymnastes et acrobates, allaient devoir passer six mois de leur vie dans un parc thématique désirant y intégrer des attractions occidentales. Malgré nos démêlées amoureuses de l'époque, Nancy avait quand même insisté pour que je les accompagne aussi longtemps que me le permettrait mon métier de soldat, une perm qui s'était soldé à quatre semaines bien comptées couvrant tout le mois de décembre de 1995.

L'expérience avait été enivrante et riche en émotions culturelles. Dès notre arrivée via Hong Kong à Shenzhen, une ville au taux de croissance parmi les plus élevés au monde, l'Orient s'est déroulé devant nous, peignant une toile aux couleurs inconnues, dressant une barrière linguistique infranchissable où les seuls symboles familiers se soldaient aux chiffres de zéro à neuf. Des interprètes nous avaient aidé à démarrer, nous montrant les emplacements importants comme le bureau de poste, l'épicerie, la cantine, le marché. Nous avions vite compris que nos transactions avec les commerçants devraient être marchandées et la calculette présente sur tous les comptiors de magasins nous a bien servi pour entrer dans les négociations de prix, la touche C servant à signifier son désaccord et à entrer un autre prix. Personne ne ressortait jamais perdant de ces amusantes confrontations sans paroles.

Avant que tout l'équipement nécessaire aux spectacles n'arrive sur les lieux, nous avions pu profiter de la richesse du paysage et contempler les merveilles de la Chine. Un jour par exemple, en marchant vers le bureau de poste, une dame nous a sollicité par des gestes à lui acheter un de ses chapeaux, de belles pièces colorées tissées à la main qu'elle vendait 1 yuan chacun. Nous lui en avons acheté deux et lui avons laissé un billet de 10 yuan, probablement l'équivalent de deux dollars canadiens. Lorsqu'elle a compris que nous ne voulions pas la monnaie, ses yeux se sont éclairés puis mouillés, elle se confondait en remerciements et je me souviens que nous avons eu du mal à partir, peut-être parce le moment nous apparaissait comme tristement solonnel. Pendant des semaines, à toutes les fois que passions par là, nous pouvions entendre une voix d'enfant nous crier xie-xie, merci, sa mère non loin avec son sac de chapeaux près d'elle et un immense sourire d'amour sur les lèvres.

Un autre endroit qui nous a marqué se trouvait droit sous nos pieds, dans les briques mêmes du trottoir sur lequel nous marchions. Un vieil homme à chaque jour attachait un bout de ficelle sur un bâton, fermait un oeil et alignait les trois ou quatre briques suivantes, nivelant le sol avec une truelle et un marteau pour que les briques soient bien égales sous le pied. Son travail avançait, mètre par mètre, jour après jour, un vieil homme accroupi qui suivait la philosophie de l'escargot. Nos yeux s'écarquillaient alors lorsque nous constations qu'il avait déposé des kilomètres de ces briques depuis le début de son entreprise et que pas une, pas une ne paraissait déplacée ou mal posée, l'enchainement d'une perfection cartésienne se défilait jusqu'à ce que nos yeux n'arrivent plus à en voir les détails. Nous avions l'impression de fouler l'oeuvre d'une vie, un tableau cubique d'une grande perfection.

Ils étaient là les trésors de l'Orient.

Puis le travail a commencé. Un à un nous avons monté les appareils nécessaires au spectacle qui auraient lieu sur une réplique miniature de la Piazza San Marco dans le parc Window of the World. Parmi les éléments du puzzle se trouvaient une piscine de huit mètres de diamètre sur trois mètres de profondeur pour le spectacle de plongeon de haute voltige, une trampoline pour la comédie et les spectacles acrobatiques et finalement une structure en pylônes d'acier sur laquelle étaient attachés des élastiques servant au numéro de danse aérienne. Après quelques jours à suinter de l'huile de coude, les travailleurs se sont transformés en acrobates et ont débuté leurs répétitions, au total une équipe de neuf beaux et forts athlètes au meilleur de leur forme physique.

La vue de Nancy en train de performer son art m'a toujours ébloui. J'ai passé un nombre incalculable d'heures assis dans les estrades du centre Claude Robillard à Montréal et du PEPS à Québec, deux de ses lieux d'entraînement de prédilection. Un potentiel fou, un corps qui répondait aux moindres de ses exigences, Nancy a toujours été l'archétype de l'athlète. Ses débuts dans le monde du spectacle avient eu lieu à Québec lorsque cette même troupe était venue performer dans un centre d'achats de la région. En un weekend, elle s'était trouvée un job d'été pour aller performer dans différentes villes du Canada et des États-Unis, travail qu'elle a rempli durant les deux étés avant sa graduation. Puis, diplôme en poche, elle avait acceptée ce contrat de six mois en Chine avec ses vieux copains, question de s'éclater un peu avant de commencer le travail sérieux.

C'est un peu cette vie de cirque qui nous avait éloignés à l'époque. On ne se voyait plus l'été, nos vies comme nos intérêts divergeaient lentement, la passion s'estompait petit à petit comme elle le fait pour tous les couples, nous entrions dans la phase dangeureuse qui séparent tant d'âmes qui pourtant auraient juré être soeurs. Nos âmes soeurs... Nancy et moi...

Le taxi arrivait à l'aéroport. Dans quelques heures, j'allais quitter ce pays et probablement perdre mon amour. J'étais loin de me douter de ce qui allait arriver par la suite...

À suivre...

14 septembre 2006

Les trois derniers

D'abord merci à tous pour vos bons mots, je suis content d'avoir réussi à fidéliser quelques lecteurs à mes histoires farfelues.

Je dois vous annoncer que mes trois derniers billets sont en train d'être écrits. Il y a beaucoup de texte alors ce sera probablement pour vous une lecture de soirée plutôt que le billet rapide au café du matin. Aussi, j'ai décidé au moins pour la première partie de la diviser en deux sans quoi ce serait trop long. J'arriverai probablement à publier une fois par semaine en commençant par ce vendredi.

Merci de votre patience.

Burt.

11 septembre 2006

Q->LV: La fin

Eh bien mes amis et lecteurs, membres de ma famille, nouvelles connaissances rencontrées ici et ailleurs, je vous annonce la fin.

Ça fait un petit moment que je pense arrêter de contribuer à ce blogue qui a preque fêté ses six mois d'existence. Mais je m'essoufle, les petites instabilités causées par notre invitation à venir vivre dans le désert s'estompant peu à peu à mesure que notre routine familiale revient.

Comme je disais récemment à quelqu'un, je n'ai pas le talent de tout changer en fleurs, ni n'ai une opinion sur tout et rien alors mon inspiration décline. Il est temps de tirer ma révérence.

MAIS AVANT DE PARTIR...

J'ai encore trois billets à écrire, les trois relatant une part de la vie de ma bien-aimée Nancy, ma déesse, mon héroïne.

  • Le premier vous glacera le sang en vous faisant voir la mort de près.
  • Le deuxième vous émouvras sur le chemin d'une mère ingénieure en réhabilitation.
  • Le troisième vous inspirera à poursuivre vos rêves jusqu'au bout.

Alors restez encore un peu, je vous promets que vous n'en croirez pas vos yeux.

08 septembre 2006

Il pleut!

Ah ces pauvres touristes qui ont choisi cette journée pour arriver à LV. Pauvres eux et heureux nous! Il a fallu qu'on sorte sur le balcon pour admirer le spectacle.

L'air s'est rafraîchi et les longs et anorexiques palmiers de plantation qui siègent devant notre fenêtre ont plié le tronc, leurs feuillage ébouriffé au vent faisant penser aux cheveux artificiels et affolés de gamins dans leur costume d'Halloween. Le ciel déjà obscur s'est alourdi de gros cumulo-nimbus, tours blanches et menaçantes comme celles d'un certain mois de septembre de 2001. La pluie n'a pas tardé, elle s'est abattue sur les rues et les passants surpris, elle a picoté nos fenêtres et s'est engouffrée sous la véranda. Les clous montaient et se fondaient dans les rivières improvisées. L'absence d'égoûts pluviaux a vite montré ses effets, les rues se sont recouvertes en un rien de temps, les voitures ont ralenti pendant que nous lancions des oh! et des ah! de notre cachette.

Et puis, plus rien. Les nuages ont dégringolé et emporté leur poussière ailleurs, les robinets se sont fermés, l'eau a ruisselé encore un instant avant d'être réclamée par la terre qui en redemandait mais qui comme toujours n'insistait pas, s'empressant d'absorber chaque goutte avant que l'air ne le fasse. Tout était sec quelques minutes plus tard, le désert ayant tout avalé dans son gosier de marathonien, prêt pour un autre kilomètre ou deux avant la prochaine station de rafraîchissements.

Les décapotables se sont réouvertes, les touristes ont souri, les enfants et moi sommes rentrés lire un livre, nos esprits joyeux de cet intermède court mais si vivant.

07 septembre 2006

Pignon sur pont

Et pas sur n'importe lequel, sur le pont d'Avignon!

C'est ce qu'un lecteur de mon blogue, Stéphane Delaplace, me dit après avoir lu mon invitation à venir faire un tour à Las Vegas. "Tu gagnes dans l'aventure un point de chute en Provence", me dit-il en guise d'introduction et hop! voilà que du jour au lendemain, je connais quelqu'un à Avignon qui m'invite à venir faire un petit tour.

Très cool ça! J'aime la blogosphère de plus en plus! Et dire que je songeais récemment à ralentir la cadence, je pense que je devrais à la place l'augmenter...

Et vous, avez-vous fait de nouvelles connaissances dans des endroits exotiques à travers votre blogue? Jusqu'où votre blogosphère s'étire-t-elle?

Pendant ce temps, le midi à l'école...

Ouf, j'ai jeté les yeux pour la première fois sur le menu du midi à l'école de Sam, je vous laisse constater vous-même (cliquez l'image pour l'agrandir).


Sam me disait hier qu'il n'avait pas aimé les cheeseburgers twins du mardi car le pain, emballé dans un sac en alu, était détrempé. Inutile de vous dire que Nancy lui a fait un beau lunch santé aujourd'hui.

Quand vous entendrez Paul Arcand se plaindre à la radio de la piètre qualité de la nourriture dans les écoles, vous lui enverrez mes coordonnées. Comme quoi il y a toujours pire ailleurs...

06 septembre 2006

Piqué

On m'a fait remarquer que Las Vegas regorge de petites bestioles qui piquent, la plus connue étant probablement la veuve noire qui pullule sur les patios, sous les chaises de parterre et sous les couvercles des BBQ. Brrr...

Mais ce qui pique le plus ici ce sont les voleurs d'identité. Ils piquent votre courrier, piquent votre vie, essaient de piquer votre argent et vous piquent l'orgueil.

Tenez, depuis notre arrivée, nous n'avons reçu aucune facture. Non, ce n'est pas parce que nous un style de vie amish, c'est juste que les factures ne sont jamais arrivées dans notre boîte aux lettres. Les soupçons se portent automatiquement sur le vol de courrier, mais on nous rassure en nous montrant les caméras, la solidité des serrures, etc.

Mais ce matin, la preuve est faite. Comme nos factures, ma carte bancaire n'est jamais arrivée à bon port. Un coup de fil, la banque me dit que la carte a été postée il y a deux semaines et que par dessus le marché ELLE A ÉTÉ ACTIVÉE! Notre voleur de courrier a peut-être des yeux à rayons X, mais je soupçonne qu'il ait ouvert l'enveloppe pour tenter sa chance...

Les proprios vont avoir droit à une belle lettre...
Et j'ai hate de voir les bandes vidéo... si elles existent!

Welcome to f**ing america!

05 septembre 2006

Au téléphone dans l'auto

En mangeant ma croûte ce midi, je me suis amusé à compiler une étude scientifique de la plus haute importance.

J'ai regardé passer les voitures...

...en comptant le nombre d'automobilistes qui parlaient au téléphone.

Je dois mentionner les paramètres de mon étude:
  • je n'ai compté que les cellulaires en main, pas les mains-libres que je ne pouvais pas voir de toute façon
  • mon décompte de cellulaires est assez précis, celui des voitures l'est moins (m'aurait fallu Sam le compteur pour m'aider...)
  • mon décompte ne tenait pas compte des grosses voitures à vitres méga-teintées, pour des raisons assez évidentes
Et les résultats sur environ 300 voitures passées:
  • Temps écoulé: 15 minutes
  • 15 cellulaires en main avec l'autre sur le volant
  • 1 cellulaire dans une main et un immense verre de Coca-Cola dans l'autre, les poignets et un petit doigt sur le volant.
Ceci me laisse croire qu'en milieu urbain, sur l'heure du midi, environ 5% des conducteurs parlent au téléphone et 0.3% boivent du Coke.

Ouais, bon, mon étude n'est peut-être pas si scientifique mais cette agence a bien fait ses devoirs. Et si fortuitement je n'étais pas bien loin de la réalité, c'est quand même troublant de voir qu'autant de gens conduisent d'une main seulement alors qu'on sait très bien que la majorité ne sait pas conduire à deux mains.

Qu'en penses-vous? Êtes-vous parmi les courageux qui tentent le coup une fois de temps en temps? Les lois sont-elles assez sévères vous croyez? Ou trop?

02 septembre 2006

Une anecdote de mon passé

Numérologue nous racontait aujourd'hui une anecdote qui m'a fait penser à une vieille histoire...

J'habitais dans un immeuble de chambres à Ste-Foy, mes voisins de palier et moi avions décidé de faite un party avec tout ce qui va avec: musique forte, danse sur la tête des voisins d'en dessous, quelques gouttes de délire éthylique, au total une dizaine de personnes pas plus mais un boucan de nuit de graduation.

Quand le disque des Pet Shop Boys s'est arrêté, soudainement, tout est tombé mort. Un type a dit: "Hé, je me demande si on entrerait tous dans le garde-robe...". Nous sommes vite passés à l'action et l'empilade qui s'est ensuivie dans un espace d'un mètre sur deux était douloureuse mais désopilante. C'est moi qui ai hérité, puisque j'avais un bras libre dans cette direction, de la tâche de fermer la porte, chose que j'ai réussi avec grands efforts et quelques réorganisations spatiales. La pression que nous exercions collectivement sur les gonds me faisait douter de la solidité du cadre, mais rien n'a bougé pendant plusieurs minutes. Entre les rires et les ayoyes, quelqu'un a lancé "On est combien là dans ce foutu placard?". Ça semblait une bonne question à l'époque et nous avons entrepris un décompte sur place, baignés dans l'obscurité et une odeur humaine grandissante.

"Un."

"Deux."

"Trois..."

Le silence était quasi complet alors qu'un à la fois annonçait son numéro. Il n'a pas été difficile de décerner le son de lourds pas dans le corridor et un frappement à la porte.

"Chut, il y a quelqu'un dehors." Nous nous sommes tus, écoutant avidement la suite.

La porte de la chambre s'est ouverte lentement et les pas sont entrés dans notre espace privé. Mon bras s'est mis en marche, toujours libre et près du minuscule bouton à l'intérieur de la porte du placard. La friction sur le penne était formidable et c'est avec difficulté que je suis arrivé tourner la poignée. La porte a littéralement bondi une fois libérée de sa restriction, la lumière est entrée par nos pupilles dilatées par l'obscurité. Au milieu de la chambre se tenait un policier, la bouche ouverte devant le spectacle que nous formions.

"Vos voisins ont porté plainte pour bruit", a-t-il lancé sans préambule.

"Ça va, comme vous pouvez voir, la fête est finie...", ai-je répondu dans un élan de lucidité.

"Bonne fin de soirée et essayez de garder ça raisonnable ok?".

Nos avons tâché de garder nos rires étouffés.

01 septembre 2006

Relooké, encore

À chaque fois qu'il me pousse un nouveau cheveu gris, je refais Q-LV selon mon goût du moment. Présentement, les journées raccourcissent et le soleil éclaire les montages avoisinantes d'un angle différent à chaque jour, les palmiers se font secouer la tête dans le vent du soir, la température baisse à un frisquet 25 degrés la nuit.

Ça y est, j'ai le blues de l'automne, temps de ressortir Ocean Machine, de reregarder les épisodes de Ghost in the Shell, de manger des saucisses et de la choucroute, de regarder les albums de photos de famille, de changer l'huile sur la Suzuki...

Prochain look Q->LV cet hiver...