30 septembre 2006

Le fil de la vie

Premier épisode - deuxième partie
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Cela faisait déjà presque deux mois que j'étais revenu à la maison. J'avais organisé ma petite routine boulot-dodo, d'infréquentes sorties avec des amis, un programme d'entraînement au gym pour me remettre en belle forme, question de reconquérir les yeux de ma bien-aimée.

C'était un samedi ou un dimanche il me semble, le téléphone a sonné dans l'avant-midi. J'ai tout de suite reconnu la voix d'un ami de Nancy. Immédiatement, mon cerveau s'est allumé: le gars qui m'appelait, le ton de sa voix, quelque chose n'allait pas. Ma gorge s'est serrée.

"C'est Nancy, me dit-il, elle vient de passer la nuit à l'hôpital. Elle a eu un grave accident hier."

"Quoi?!?" ai-je répondu à fleur de peau, réveillé et attentif là où aucun buzz de caféine n'a jamais pu m'amener.

"Tout semble réglé maintenant, les médecins disent qu'elle est hors de danger."

"Mais qu'est-ce qui s'est passé, vas-tu me le dire?"

"Elle est tombée tête première sur la trampoline, plusieurs de ses vertèbres cervicales sont cassées, ça n'a pas été drôle pour elle. Elle a subi une opération, toute l'équipe a passé la nuit à l'attendre, les spectacles de la journée ont été annulés pour qu'on puisse s'occuper d'elle."

J'étais muet. Quelqu'un venait de me dire que Nancy, mon amour, venait de se casser le cou. Je regardais passivement le mur en écoutant la suite du discours dont je n'ai pas retenu le moindre mot. Je n'avais dans ma tête que l'écho amplifié des mots que je venais d'entendre.

Nancy, cassé, cou.

Mon esprit sautait à toutes les conclusions, j'avais les genoux qui vacillaient. J'hyperventilais, mon visage devait être à ce moment une image tordue, une incarnation musculaire d'inquiétude et de désespoir.

Nancy, cassé, cou. En Chine.

Nous avons raccroché et j'ai perdu tous mes moyens, je ne savais plus quoi faire. J'ai probablement appelé les parents de Nancy ensuite, puis les miens pour les mettre au courant. Je me suis retrouvé sous la douche peu après, cherchant le contact de l'eau et la chaleur réconfortante qui camouflerait ma peine. Plus je pensais à ce que je venais d'entendre, plus j'étais secoué d'incontrôlables sanglots qui me prenaient au coeur et me serraient à m'en déchirer la poitrine. Je hurlais de rage et d'impuissance entre les dents, les poings fermés, les muscles tendus.

Je ne pouvais alors comprendre toute l'ampleur qu'un tel événement aurait sur nos vies. Je n'avais que les possibilités de l'immédiat avec lequel mon esprit militaire jonglait. Très vite, j'ai formé une esquisse de plan qui m'aiderait à passer à travers cette crise, un plan qui a mis quatre semaines avant de se réaliser.

D'abord, s'occuper du moral de Nancy. Celle-ci, me racontait-on, se trouvait alitée sans possibilité de se lever. Comme sa chambre d'hôpital ne se trouvait pas équipée d'un téléphone, nous ne pouvions pas nous parler. Le fax fut donc notre seul moyen de communication direct, immédiat et à sens unique. De temps à autres, Anne, une bonne amie et compère de travail de Nancy, me téléphonait avec les dernières nouvelles qui étaient malgré tout rassurantes même si j'étais loin de m'imaginer les conditions dans laquelle elle vivait ni la souffrance à travers de laquelle elle passait. Mes transmissions écrites, d'une page ou deux, se voulaient toujours positives et rassurantes.

La deuxième partie de mon plan consistait à retourner en Chine pour veiller à son chevet. Plusieurs problèmes restaient toutefois à surmonter avant que cela ne soit possible. D'abord, le billet d'avion au coût exorbitant des agences de voyage pré-Internet. Mes parents, comprenant ma peine et la gravité de la situation, m'ont offert de couvrir ces frais, une traite que j'espère toujours pouvoir leur rendre un jour. Autre obstacle: je venais d'utiliser toutes mes vacances quelques mois auparavant et la rigidité du système militaire ne garantissait en rien que je pourrais obtenir une permission spéciale. Mon commandant, le Major Bergeron (maintenant Lieutenant-Colonel) savait lui aussi à quel point ce voyage revêtait de l'importance et m'a accordé une semaine de perm pour un total de neuf jours si on lui accolait un weekend à chaque bout.

La dernière partie de mon plan, même s'il était impossible pour moi de voir quelle forme cela prendrait, voyait déjà le retour et la convalescence de Nancy. Or, mon unité, le Quartier Général et Escadron des Transmissions du 5e Groupe-Brigade Mécanisé du Canada (ou QGET 5GBMC pour les initiés) s'apprêtait à partir pour un tour de six mois en Bosnie-Herzégovine dans le cadre d'une mission de l'OTAN. Toute ma carrière en uniforme avait rêvé d'une telle mission, c'était une des raisons qui m'avait faire joindre les rangs. Comme le retour de Nancy coïnciderait avec mon départ, j'ai dû me désister, laissant ma place à quelqu'un d'autre tandis que je resterais en arrière.

Près d'un mois après l'accident, j'avais les fesses dans l'avion, nerveux comme une bête en cage, m'attendant au pire et loin de me douter que l'inimaginable réalité dont j'allais être témoin dépasserait toutes mes attentes...

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C'est pendant les cinq jours que j'ai passés au chevet de Nancy qu'elle m'a raconté toute son histoire, telle qu'elle la vécue. J'ai passé de longues heures à la regarder, sa belle chevelure tondue pour éviter les parasites et l'infection, la repousse raide comme de la paille qui rayonnait autour d'elle. Entre les visites de ses amis, des interprètes, du médecin et de sa fille Cherry qui est devenue une amie par la suite, je passais des heures à l'écouter me dire sa terrible histoire, tantôt avec un étonnant sourire qui trahissait sa personnalité profondément joyeuse, tantôt ses joues mouillées de chaudes larmes qui trahissaient l'intensité impossible du choc qu'elle venait de vivre.

L'accident s'est passé lors d'une répétition sur la trampoline. Plongeuse de formation, Nancy avait de années de bonne expérience avec l'appareil, l'ayant utilisé fréquemment pour ses entraînements aux abords de la piscine. Cette fois pourtant, alors qu'elle essayait un nouveau mouvement, elle s'est perdue, son sens de l'orientation l'a trahie.

"J'avais à peine lancé mon mouvement, mes pieds venaient juste de quitter la surface que je savais que quelque chose n'allait pas, je savais que cette manoeuvre finirait mal."

Avant qu'elle n'ait eu le temps de réagir, l'arrière de sa tête a touché le tapis et tout le poids de son corps en rotation s'est posé sur les minuscules os qui soutiennent le cou.

La douleur a été instantanée, comme un couteau de boucherie planté dans sa nuque. Le bruits des vertèbres qui se fracturent fut insupportable dans ses oreilles. Elle a hurlé, un de ces cris qui vous glace le sang parce qu'il vous rappelle à quel point la vie ne tient qu'à un fil. Toute l'équipe est accourue pour lui prêter secours, un vent de panique a soufflé. Sans trop y penser, quelqu'un est monté sur la trampoline provoquant de grandes vibrations qui ont secoué Nancy de douleur et lui ont arraché plus de cris qu'elle n'aurait pu s'en croire capable.

"Descendez!" a-t-elle hurlé. Chaque mouvement tordait le couteau dans son cou. Les fautifs se sont dérobés et placés hors de portée mais restés tout près, survoltés, inquiets, incapables de tout mouvement pendant que Nancy agonisait de douleur. C'est elle qui leur a demandé d'aller chercher des secours car malgré son état, elle comprenait plus que bien la précarité de sa situation.

"Ça y est, a-t-elle pensé, c'est fini." Elle crut perdre conscience mais de toute ses forces résista, son instinct de survie piqué à vif, son désir de vivre au zénith des émotions du moment.

Les dents serrées, attendant la venue des gens qui lui prêterait main forte, elle craignait toutefois le pire. Les commandes envoyées à ses bras et ses mains de se déplacer pour soulager une démangeaison ne furent pas obéies et elle comprit dans un éblouissant éclat de désespoir qu'elle ne verrait probablement jamais le lendemain. Seule la douleur existait pour elle, omniprésente, cataclysmique, au-delà de ses forces, telle une lame d'acier qui lui volait petit à petit la vie qui lui restait, le couteau de la mort cherchant à lui arracher ses derniers instants. Le mal psychologique d'avoir atteint si jeune ce moment ultime fit vaciller sa raison et dans sa tête, pour se garder à l'abri des démons qui l'envahissaient, Nancy forgea une pièce faite d'idées qu'elle meubla de la présence des êtres qui lui étaient chers et qui lui avaient toujours apporté amour et affection: ses parents, son chum, sa chienne Suzy...

Il fallut 45 minutes de cette agonie avant qu'une mini-fourgonnette ne se présente finalement sur le site, la seule ambulance à laquelle Nancy aurait droit, sans professionnel qui s'y rattachait. On dépêcha sur place une retaille de planche de contreplaqué, pas même assez grande pour la soutenir au complet, qu'on glissa sous elle non sans lui arracher de lourdes plaintes. Le brancard de fortune fut complété par deux sacs de riz qu'on plaça de chaque côté de sa tête pour l'immobiliser autant que possible durant le transport. Le va-et-vient sur la trampoline pendant cette opération secoua son corps de vibrations.

"Quand tout cela finira-t-il?", pensa-t-elle. Les secouristes, ses amis et collègues de travail, l'entendirent gémir et furent pris de panique, certains qu'ils avaient fait un faux mouvement fatal.

Nancy se réfugia un peu plus dans sa pièce, près des siens.

Le déplacement du tapis de la trampoline vers la boîte du petit camion fut atroce. Les compères de la troupe volante soulevèrent la planche le plus doucement possible et entrèrent dans la boîte de la fourgonnette. Les jambes de Nancy ballottaient au bout du brancard trop court. Il déposèrent la planche sur leurs genoux et se penchant sur elle tentèrent tant qu'ils purent de réconforter leur amie. Comme ils auraient voulu qu'elle se taise, qu'elle arrête de crier, cela aurait sans doute rendu leur tâche plus endurable. Mais la douleur était incontenable et sans aucun espoir de la raisonner.

Malgré la présence de ses amis au dessus d'elle, malgré les sacs de riz qu'on avait déposé de chaque côté de sa tête pour la maintenir en place, malgré les précautions du chauffeur, la trajet vers l'hôpital ne fut pour Nancy qu'une succession de bosses et de courbes, d'accélérations et de chocs qui lui perçaient le cou et envoyaient ses sens dans un délire de de douleur.

"Leurs visages, pensa Nancy, je n'ai jamais vu de visages aussi tordus d'inquiétude. On dirait qu'ils ont vu la mort. C'est moi qu'ils regardent, vais-je mourir aujourd'hui?".

Il ne fallut pas beaucoup de temps avant de voir que le premier hôpital ne pourrait la traiter. Après une volée de marches vers le haut, toujours agonisante sur sa planche, le médecin de l'endroit demanda à Nancy de se mettre debout pour qu'il puisse prendre des radiographies. Brian, un des acrobates, faillit lui mettre son poing au visage pour avoir prononcé des paroles qu'un jeune Louveteau entraîné aux rudiments du secourisme n'aurait jamais même prononcées. Les marches furent redescendues dans la peine et la douleur de la planche de contreplaqué, on remonta dans le camion en route vers un deuxième hôpital.

Plus d'une heure après l'accident, la camionnette s'arrêtait devant ce qui allait devenir la maison de Nancy pour les six semaines qui suivraient, là où résidait aussi le Dr. Nong, un des meilleurs chirurgiens de la ville. Cette fois, on put lui passer des radiographies en position couchée.

Puis l'attente...

Dans son agonie, incapable de dormir, Nancy resta dans la pièce qu'elle s'était créée et qu'elle avait peinte en blanc.

Le soleil descendit sur cette journée de terreur.

Pour les médecins cependant, aucun repos. Le Dr. Nong avait tout d'un excellent chirurgien mais la réparation de cette fracture représentait pour lui une première. Le diagnostic: la cervicale C-5 était disloquée, la C-6 éclatée et la C-7 appuyait fortement sur la moelle qui n'apparaissait toutefois pas endommagée de façon permanente. La nuit fut donc passée avec ses collègues à étudier la blessure et les méthodes de réparation. Le temps comptait pour beaucoup: après douze heures savaient-ils, les dommages risquaient de devenir permanents et Nancy risquerait la paralysie de ses membres supérieurs.

Le soleil était levé lorsqu'on lui a annoncé la suite. Zoé, l'interprète du parc thématique où travaillait Nancy, se tenait à ses côtés et lui apportait son réconfort. Le message du Dr. Nong le fut moins.

"Nous allons devoir opérer pour replacer les os. Nous allons vous garder éveillée parce que nous aurons besoin de votre réaction verbale car nous n'avons pas de table à rayon-x qui nous permettrait de voir notre progrès.

"Oui Dr." fut la seule réponse de Nancy, incapable de souffrir plus qu'elle ne souffrait à cet instant mais qui dans son for était terrifiée à cette perspective, comme on se sentirait juste avant d'être torturée. “Qu'ai-je à perdre, pensa-t-elle”

Étendue sur le dos, l'incision fut pratiquée sur le devant de la gorge pour atteindre la partie plate des vertèbres, là où elles avaient subi les dommages. Réveillée et sous une anesthésie cutanée de quelques millimètres, Nancy sentit la lame percer les délicats tissus de sa gorge, violant une fois de plus l'intégrité de son corps, lui volant une fois de plus toutes ses forces.

"Je t'aime Burt", pensa-t-elle dans la chaleur de sa pièce toute blanche. Elle y resta quelques secondes avant de revenir à la dure réalité.

La réalité était celle de l'inconfort omniprésent des doigts gantés d'un des chirurgiens qui tenaient son oesophage sur le côté pour libérer l'accès aux vertèbres. Son corps était souvent parcouru d'ondes électriques signifiant qu'un instrument s'était trop approché d'un nerf principal, lui arrachant des cris qu'elle transmettait à Zoé pour traduction immédiate. On lui accordait alors quelques instants de répit, peut-être autant pour elle que pour les médecins hypertendus qui jouaient après tout avec la vie de leur patiente éveillée.

Nancy pouvait parler, elle devait pouvoir parler. C'est pourquoi l'anesthésie initiale n'avait été que cutanée et non au moyen d'une injection qui aurait gelé ses cordes vocales et l'aurait plongée dans un mutisme impossible pour sa survie. La suite, la coupure des tissus, la chair de son cou béant exposée aux bactéries de cet hôpital, les manipulations des médecins, les sutures, cette suite s'est passée dans la plus pure des agonies.

“Tu es là Zoé? Tu parais bien pâle, tu ne devrais pas regarder tu sais...”


Le Dr. Nong et ses médecins devaient enlever la tension sur la 7e cervicale qui était déplacée et faisait pression sur les nerfs qui conduisent aux bras. La 5e cervicale était disloquée et devrait être replacée. Quant à la 6e entre les deux, elle avait éclaté et lancé des fragments d'os dans toute la région. Un greffon d'os souderait tout ensemble à la toute fin. Bien évidemment, chacun de ces items venait avec son lot de peine.

À un certain instant les médecins durent marteler l'intérieur de son cou pour remettre une vertèbre à sa place. Chaque coup de marteau était aussi insupportable que tout le supplice qu'elle venait de vivre.

Un autre assaut sur sa personne survint lorsqu'arriva le temps d'enlever les fragments. Avec leurs instruments coupants et pointus dans cette plaie à vif, les médecins arrachèrent les morceaux d'os, certains de minuscules échardes impossible à prendre. Sans possibilité de les voir par imagerie, ils avançaient à tâtons, cherchant à les trouver là où ils étaient, charcutant et lacérant ce minuscule espace où passe tant de vie.

L'expérience rappelait l'arrachage d'une dent, les fragments décollaient du muscle dans un bruit de déchirement qui envoyait aux oreilles de Nancy l'impression d'être démembrée vivante.

“Papa, maman, c'est moi Nancy, je vous aime”. La blancheur de sa pièce la réconfortait et lui apportait la douceur d'une pommade fraîche sur son corps meurtri.

Au moment de s'occuper du greffon, Nancy n'avait pas réalisé que ce bout d'os viendrait d'ailleurs sur sa personne. Après une deuxième incision sur la hanche, les médecins l'ont ciselé à la bonne taille par des outils qui rappellent ceux des menuisiers. Le marteau frappait "toc!", lui cassant l'os un peu plus à chaque fois. Et à chaque fois les pieds de Nancy se soulevaient de la table et retombaient lourdement.

"C'est trop!" disait-elle de vive voix à Zoé lorsque la douleur devenait insoutenable. On lui accordait quelques minutes de répit puis, après la courtoisie de lui demander s'ils pouvaient continuer, les médecins reprenaient leur travail de sauveteurs ou de bourreaux, elle ne le savait plus.

"Toc!"

"Burt, tu as toujours été là avec moi dans les moments difficiles..."

"Toc!"

"Je te sens près de moi, tu es mon rocher."

"Toc!"

Le greffon quitta la hanche et intégra la gorge de Nancy, aussi difficile à mettre en place qu'il n'avait été à extraire.

À un certain moment, les gémissements de Nancy ont cessé.

"Il n'y aura plus rien pour me faire crier, se dit-elle. J'arriverai à souffrir le reste en silence."

Un silence de cinq heures.

Cinq heures à garder une plaie ouverte, plus de temps qu'il n'en faut pour qu'une infection mortelle s'y installe.

Cinq heures à ne pas tout à fait comprendre la cause de tant de mal mais a y baigner de tout son être.

Cinq heures dans sa pièce blanche, s'accrochant à ces visages familiers pour ne pas perdre conscience, pour garder la raison.

Les médecins ont refermé le cou de Nancy, elle était épuisée et sentait enfin le couteau sorti d'elle, elle voyait ses doigts bouger au bout de ses bras.

Au moment où elle croyait que tout serait fini, ils ont sorti une autre lame. Une lame de rasoir. Patiemment, une mèche à la fois, la longue et épaisse chevelure est tombée sur le plancher. Dans ce qui lui parut une éternité la surface de son crâne est devenue lisse.

Et dans un instant de lucidité se rappelant que le nouvel an Chinois aurait lieu le lendemain, elle lança:

"Vous me faites une très belle tête pour le nouvel an, merci".

C'est alors que le Dr. Nong s'est esclaffé, pas autant pour la drôlerie de la blague que par l'exemple de courage qu'il avait devant lui, une femme qui venait de souffrir une épreuve qui dépassait l'entendement, qui n'a pas une seconde perdu conscience depuis l'accident, qui a vécue la majorité de son agonie en silence, et qui trouvait encore l'énergie de faire rire les gens autour d'elle...

Le Dr. Nong a versé une larme avant de partir...



-------------- À suivre.

8 commentaires:

Jessica a dit...

Sérieusement, tu ne peux pas, ne plus écrire... On ne peut s'empêcher de lire jusqu'au bout!! Ça va me manquer.

Et dire qu'après tout ça, elle voltige encore... C'est incroyable! Chapeau!!

Anonyme a dit...

Le fil de la vie et le fil de l'histoire bien entrecroisés par ta plume, LeBurt. Les détours du destin nous font faire bien des acrobaties, hein, et on n'est pas touours entraînés pour les accomplir... Elle est courageuse, ta Nancy. L'amour donne des ailes ? En tout cas, à vous deux, on dirait que si.

Anonyme a dit...

Filer sur ces mots est déjà très douloureux ; tenter d'en saisir la détresse est davantage horrible. J'ose à peine esquisser la réalité de Nancy ; j'ose à peine prétendre à connaître une telle douleur. J'ose toutefois reconnaître encore plus que le courage de cette femme, ta femme : l'abandon de la douleur, comme un passage obligé vers l'ailleurs, vers la somme de ce qui doit être vécu pour aller vers «l'après». Incroyable de force et d'abnégation, connaissant la suite de l'histoire, cette femme est un roc, à ton égal.

Doparano a dit...

Ta Nancy est une miraculée de la vie, je vais tenter de toujours me rappeller de fragments de cette histoires que tu raconte avec tellement de force à chaque fois que j'aurai envie de me plaindre. Burt.... T'es né pour raconter, t'as une force innée, arrête pas de l'exploiter, si ce n'est pour nous, fait le pour tes enfants qui un jour pourront dire fièrement regardez comment mon papa racontait son amour de ma mère.

J'ai versé des larmes.

Fais moi lire encore.

Haska a dit...

Comme premier contacte avec ton blogue c'est fort!
Tu m'as fait pleuré comme j'avais besoin de pleuré!
Je sais c'est dure a comprendre je ne suis pas une poète ni un écrivain, j'ai seulement mon petit bagage de vie!!!!
Vous rendez vous compte de la chance que vous avez de vous êtes trouvé?
Je ne sais pas ce que j'aurais donnée pour avoir votre force lors de ma maladie!! Vous êtes des rocs a vous deux!!
Je ne me compare pas a Nancy car ce qu'elle a vécu est tellement gros et de savoir qu'elle s'en est sortit me donne du courage pour le futur!!!!
Ca ma permit aussi de comprendre une partie de la peur que ma famille a pu ressentir!
Je m'incline bien bas face a son courage et je vous souhaite beaucoup de beau jour ensemble!!
Je suis d'accord avec tout le monde tu as vraiment une belle plume pour un militaire!!! ;)

Unknown a dit...

@cassiopée: merci! je suis en train de songer à démarrer un autre blogue, plus littéraire cette fois. Et en effet ma voltigeuse fait encore de pirouettes! La suite bientôt...

@sandgirl: c'est bien le cas, l'amour donne des ailes et des plumes.

@matoue: cette femme n'a rien de mon égal, elle est clairement supérieure.

@do: content que tu aies aimé et souffert un peu avec nous. Et merci pour le bon mot et la publicité!

@wello: je ne me rappelle pas bien non plus, j'avais peut-être l'air de contrôler mes émotions mais je ne saisissais pas encore toute la profondeur ni la gravité avant de voir Nancy et d'entendre toute son histoire.

@haska: bienvenue! Je suis content que ça t'ait plu. Petite note: j'étais militaire d'uniforme mais pas dans l'âme. J'ai accroché l'uniforme il y a presque dix ans. J'en parlerai dans la suite de l'histoire... ;)

Anonyme a dit...

Dans le silence de mon bureau, j'ai pleuré seul en silence...
Et puis, comme il faisait beau j'ai tout lâché et je suis sorti regarder l'automne et penser très fort à vous.
Mes amitiés et mon admiration au "maître Plume" et à l'héroïne.

Anonyme a dit...

Dommage que vous ne continuiez pas d'écrire. Je trouve vos textes très intéressants.