07 juillet 2006

Comme disait Henri de Lagardère...

... j'y suis!

Wow, et quel voyage ce fut!

D'abord, les agents de l'immigration m'ont scruté à la loupe. Ils ont commencé par les questions habituelles: Vous allez où? Vous revenez quand? À cette dernière, j'ai répondu que je n'avais pas de billet de retour. Et hop, me voilà transféré dans la salle d'attente. Coup d'oeil à ma montre: il reste 50 minutes avant le départ de mon vol. Vingt minutes plus tard, je suis invité à aller m'asseoir avec l'agente, une bien gentille dame qui essayait fort de m'aider à entrer au pays mais les réponses que je lui donnais, les plus honnêtes possibles, lui donnaient du fil à retordre. Voici un extrait de notre conversation, remémoré et traduit librement:

"Qu'allez-vous faire au USA?"
- Rejoindre ma femme et mes enfants, dont voici une copie du visa d'entrée.
- Vous êtes légalement mariés?
- Euh, non, nous sommes conjoints de fait.
- Ahhh, ne me dites pas ça, je ne peux vous faire entrer comme dépendant alors, il faut être mariés. Vous irez voir Elvis à Végas, il va vous arranger ça.
- Merci du conseil.
- Allez-vous travailler?
- Je comptais appliquer pour un visa TN mais il me manque un papier de mon employeur. Tout ce que j'ai, c'est ce contrat de travail qui stipule que je vais coordonner leurs activités à Las Vegas.
- Montrez-moi ça... Ah non, je ne peux vous donner un visa pour le poste qui y est décrit, vous devez travailler en informatique, pas comme coordonnateur d'événements.
- Ok, je vais faire réviser mon contrat de travail alors, pour la prochaine fois.
- En attendant, je vais vous donner un statut de visiteur pour 6 mois, mais, regardez-moi bien dans les yeux, vous ne pouvez pas travailler avec ce statut. Si on vous pince, on vous déporte.
- (gulp) Je comprends...

Après cet entretien, j'étais au moins admis au pays mais j'avais l'impression que c'était passé à un cheveu. Coup d'oeil à la montre, il reste 10 minutes. Juste assez de temps, en courant comme Ben Johnson, pour prendre mon vol. Et comme Ben Johnson, après 100m, la course était finie: la file d'attente à l'inspection des bagages était loooongue. Je me faufile, je passe devant, je m'excuse auprès d'une passagère qui trouve ça bien drôle que je sois si pressé. Je demande à un agent de sécurité si je peux couper la file. Il me dit deux choses: 1) Je vais appeler la porte de départ pour qu'ils vous attendent 5-10 minutes et 2) passez par ici, la ligne est plus courte.

Je respire, il y a 3 personnes devant moi et l'avion va m'attendre. Le hic, c'est que les 3 personnes en question sont en chaise roulante, leur passage dans le détecteur de métal est interminable. Arrivé à mon tour, j'oublie un paquet de gomme dans ma poche et bip bip bip, on me passe au peigne fin. Check. Je viens pour prendre mon sac à dos, on me demande de l'ouvrir, le scan a repéré mon coupe-ongles et ils veulent voir s'il y a une lime dessus. Zip, voilà tout est ok, zip, et Ben Johnson repart.

Dans le couloir, je dépasse la passagère de tantôt pour la deuxième fois, mon stratagème pour couper le temps d'attente n'ayant visiblement pas fonctionné... argh!

Et là, bonne nouvelle, pour une fois que ça m'arrive, ma porte d'embarquement n'est pas à l'autre boût de l'aérogare mais juste au bord. Je souris, à bout de souffle, et mon sourire se fige en place lorsque je vois l'avion non pas quitter le quai mais bien arriver. Un point d'interrogation au dessus de ma tête, je demande à une dame de sécurité si c'est l'avion pour Denver, ma destination de transit, et elle me dit qu'il est parti il y a cinq minutes déjà, ça c'est le suivant qui arrive. J'ai repensé au twit qui m'avait dit que l'avion attendrait et cette fois-ci, ce n'était pas un point d'interrogation qui planait au dessus de ma tête...

Quelques bon sacres bilingues plus tard, j'ai retrouvé mes esprits, consulté l'horaire des départs et ai constaté qu'un vol direct vers Vegas partait dans une heure. Ma chance! En attendant, mon addiction à la cafféïne a pris le dessus sur moi. Dans la file d'attente du Starbuck's, presqu'aussi longue que celle de l'inspection, je croise la passagère qui me lance un regard amusé et d'un air probablement miteux, je lui dit simplement: je l'ai raté. Elle se met à rire sans pitié. Grrrr!

La première bonne nouvelle de la journée fut lorsque je réussis à obtenir une place sur ce vol direct. Je venais de sauver trois heures et demie sur mon temps d'arrivée!

Nancy est venue me chercher avec les enfants, les retrouvailles ont été pour le moins chaleureuses, j'ai vu Nancy quelques heures avant qu'elle ne parte travailler et j'ai joué pendant quatre heures non-stop avec les enfants avant de les mettre au lit!

Je suis vidé, déstabilisé, inquiet, mais tellement content d'être enfin ici! J'y suis! Pas croyable!!

À suivre...

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Quelle aventure! J'espère que tu n'avais pas oublié ton s.p. Ça n'a pas de prix les retrouvailles! Ça reste dans les plus beaux souvenirs de ma vie. Dans quelques heures ou jours tout le monde va décompresser. Vous goûterez enfin le bien-être. Comme disait Hictcock: " Pour rouler au hasard, il faut être seul. Dès qu'on est deux, on va toujours quelque part. "

hb :)

Unknown a dit...

@hb: après 24h, c'est déjà comme si on ne s'était jamais quittés! C'est bien fait quand même le sentiment humain. Mon s.p.? Qu'est-ce que c'est?