Cette journée dans l'histoire avait tout pour me réussir.
D'abord, en me levant, un rapide coup d'oeil dehors m'a permis de constater que le soleil, le vrai soleil, pas la froide boule qui nous a servi de soleil dimanche, était de la partie. La chambre toutefois était éclairée d'un drôle d'angle, comme si l'aube avait changé de place avec l'aurore. La raison de cet étrange lumière se trouvait dans la fenêtre de l'édifice en construction dans notre cour arrière. Là où il n'y avait que champs et arbres auparavant se trouve maintenant une solette formée de la porte patio de nos presque-futurs-nouveaux-voisins, miroitant les premiers rayons jusqu'au pas de notre porte. Un sourire naquit.
Puis, en déjeunant, j'ai songé à ma bonbonne de gaz était pleine et aux saucisses que j'avais mises à décongeler la veille et qui étaient en bonne voie de devenir tendres pour le souper. La courbe de mes lèvres s'est accentuée vers le haut.
Ensuite au bureau, une rencontre fortuite avec Jo-le-rénovateur suivie de l'inévitable questions: "pis?" nous a fait inscrire à l'agenda une visite rapide sur l'heure du midi pour voir l'état des lieux que je démolissais quelques samedis antérieurs. L'horaire du midi allait être serré car à 13h30, j'avais mon entrevue chez Pixman.
Puis, comme le soleil du matin qui se levait à l'envers, la journée a basculé.
Au café La Petite Planète, charmant resto de Pointe St-Charles, le service a été inhabituellement lent. Jo, Cédric et moi regardions l'heure passer car nous savions tous où j'allais ensuite, coin St-Laurent et Prince-Arthur, pas la porte à côté. Tic-tac, le temps passe et Jo suggère que nous prenions le tout pour apporter. En vitesse, nous sommes partis, sandwiches à la main, en route vers sa voiture qui allait nous conduire au métro le plus près.
Jo me dit ensuite que je devrais descendre du métro à la station St-Laurent et remonter ensuite la rue. Je me suis fié sur lui. Tic-tac.
Sur St-Laurent, j'ai sorti mon téléphone pour regarder l'heure, plus de batterie! Je demande à un passant: 13h15! Tic-tac.
Je me mets au pas de marche forcée en remontant une rue St-Laurent aux trottoirs fermés par la construction. En chemin, je m'aperçois que je n'ai pas l'adresse de Pixman, j'ai oublié de la prendre avant de partir. Tic-tac.
Je ne sais pas exactement à combien de rues je suis du coin Prince-Arthur. Je redouble d'efforts. Tic-tac, tic-tac.
Je me remémore la carte que j'ai regardée vendredi sur Google Maps. Le marqueur, il me semble, indiquait à l'est de St-Laurent et au sud de Prince-Arthur. Il va falloir que je prenne une chance. Tic-tac.
Environ quatre minutes plus tard, j'approche enfin Prince-Arthur. Je regarde frénétiquement autour de moi pour voir le logo de la compagnie, rien. Je traverse St-Laurent et entre dans l'édifice de la dernière chance. Les tics et les tacs sont assourdissants.
Sur le mur, une plaque avec le nom des compagnies locataires. L, M, N, O, P, Pixman! Suite 103! Vite! L'ascenceur est plein, je vais devoir attendre le suivant. Tic-tac. Boum-boum.
Une porte s'ouvre, les escaliers! Je me faufile, monte à grandes enjambées, mon SpeedStick tiendra-t-il le coup? J'ouvre la porte, clic-clac, suite 103 à droite, toc-toc, quelle heure est-il?
En mettant le pied à l'intérieur, haletant et sur le point de fondre en sueur, je suis accueilli avec le sourire. Je me présente, Burt. Ah! Burt! T'es en avance...
En avance!?! Un rapide coup d'oeil sur un ordinateur tout près indique 13h15! La montre du passant avançait!
Le reste de l'entrevue n'était pas une entrevue mais plutôt une session pour vanter les mérites de la compagnie. J'ai écouté attentivement, posant quelques questions. Lorsque le silence est tombé, je leur ai tout simplement dit pourquoi je pensais être la personne parfaite pour ce travail, celui de über-coordonnateur des opérations pour Pixman à Las Vegas. Ils ont écouté attentivement, posant quelques questions. Lorsque tout fut terminé, les trois ont conclu que la synergie était très forte, que le fit semblait bon, que je serais peut-être bientôt un membre de cette équipe. Ils ont dit qu'ils se parleraient et me rappelleraient bientôt. En attendant, ils m'ont donné le manuel d'opération de la machine Pixman à lire, question de m'y familiariser un peu avant de commencer!!! Je pense donc, sans vouloir mettre la charrue devant les boeufs, que c'est dans la poche!
Mon sourire du matin était revenu, en descendant St-Laurent ma chemise a séché, je suis rentré chez moi en lisant Jack London, mon BBQ est parti du premier coup, les saucisses étaient parfaites.
Bien commencée, bien terminée. Amenez-en des journées comme celles-là.
08 mai 2006
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3 commentaires:
Merci à vous tous qui avez pensé à moi durant l'entrevue. J'ai aussi pensé à vous et ça m'a rendu solide et confiant. Je me croise les doigts pour la suite...
Comme tu as le tour de me faire chavirer le coeur. Si tu as la plume facile, moi j'ai l'imagination fertile. Je lisais ton texte et prenais pour acquis que ton chemin n'était pas le bon, que tes copains t'avaient mal orienté, que ta montre était arrêtée bref qu'on te remercierait n'étant pas à l'heure. J'ai bien failli aller lire la fin du texte ne me possédant plus tant l'angoisse m'assaillait. Ouf! Quelle belle conclusion! Il ne reste plus qu'à attendre le oui final qui ne tardera pas vu que la bonne étoile semble vous guider l'un vers l'autre toi et Nancy. Bonne chance! On t'aime .XXXX hb:)
Je l'espère bien moi aussi. Il reste encore bien des si mais j'ai confiance. Tic-tac. Moi aussi je vous aime. xx Burt.
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