20 juillet 2006

Le piano rouge


Qui n'a jamais entendu les accords martelés de "Crocodile Rock" ou encore siffloté "Rocket Man" en essayant d'en comprendre le double-sens?

Elton John est pour bien d'entre nous une légende vivante, un homme qui a innondé nos radios de ballades et de pièces rock à grand succès, un excentrique équilibré qui a charmé à la fois la culture gaie et la cour de Londres.

Elton John représente aussi pour moi mon entrée dans le monde de la musique rock à une époque où mon père, de son vivant, commençait à passer son savoir musical à ses garçons. Il nous a laissé avant de partir le disque Greatest Hits qui fut sans contredit le plus écouté en la demeure des Crépeault. Nous ne comprenions pas les paroles mais les chantions quand même, les fibres de nos petits êtres vibrant au son du piano, de la guitare basse et des percussions.

Je réfléchissais à tous ça hier quand les lumières se sont éteintes, seul dans la foule, heureux d'être libre de toute conversation et de pouvoir dévouer toute mon attention au spectacle. Après une modeste entrée en scène, le piano rouge dévoilé et les immense lettres E-L-T-O-N au néon allumées, les premières notes de "Bennie and the Jets" ont fracassé le silence et d'un élan quasi-mystique, la foule s'est levée pour acclamer le héros. Se sont ensuite enchaînées les bien connues "Philadelphia Freedom", "Believe" et "Daniel", et puis dans n'importe quel ordre les pièces "Rocket Man", "I Guess That's Why They Call it the Blues", "Answer in the Sky", "Tiny Dancer", "Don't Let The Sun Go Down on Me", "Candle in the Wind", "Pinball Wizard" de Pete Townsend (The Who), "The Bitch is Back", "I'm Still Standing", "Saturday Night's All Right" et finalement, en solo au piano, "Your Song" qui m'a fait frissoner et en redemander.

À 59 ans, il est certain que la prestation sur scène n'est pas aussi dynamique que dans le temps de "Captain Fantastic". Les déplacements et saluts après les pièces ont eu l'air quelque peu programmés et non vraiment ressentis. J'ai même parfois ressenti la nette impression que les tentatives de faire réagir la foule ne fonctionnaient pas toujours. L'audience n'est toutefois pas laissée à elle-même pour apprécier la musique qui est complémentée d'images projetées sur un écran de calibre Imax. La qualité artistique des clips est phénoménale et nous ramène bien souvent et très efficacement à l'ambiance des années 50, 60 et 70, à l'époque de Marilyn Monroe et de l'envolée de la carrière de Sir John. S'il était intéressant de voir des scènes jouées par des acteurs représentant le jeune Elton (Justin Timberlake) ou Norma Jean, j'ai trouvé l'ensemble du contenu bizarre, sexuel et fétichiste, comme un espèce de délire psychotropique qui aurait plus eu sa place dans une salle sombre et intime plutôt que dans l'amphithéâtre normalement occupé par Céline. Je suis resté après certains clips avec un goût étrange, incertain du sentiment qu'on a tenté de créer chez les spectateurs.

Mais tout ça ne m'a pas empêché d'apprécier le spectacle, et d'être ressorti avec la satisfaction d'avoir pu contempler sur scène ce monstre de la musique d'hier et d'aujourd'hui. Gros mercis à Nancy pour ce cadeau, tu ne te doutes pas de la valeur qu'il a eu pour moi.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

What a blast Burt! Elton John's Yellow Brick Road tour was the second concert I saw in my life in 1977 (if I can remember THAT far back) at the Forum Montreal! Can you believe it! Those were the days when I saw David Bowie Diamond Dogs, Neil Young, Loggins and Messina, America, Peter Frampton (man, am I dating myself!). However, next to Bruce Springsteen, Elton was probably one of my most memorable concerts, escpecially the fact that his Yellow Brick Road album (when he co-wrote with Bernie Taupin, back in the good old days of their collective songwriting, I'm not a big fan of his music now)is still my favourite Elton John album.
I'm glad you're getting to have some fun ...
As always, thinking of you all,
Lynn XOXOX

Unknown a dit...

@mommy: I know, are we old or what, LOL! I didn't start going to concerts before the mid 80's but my most memorable one was Gowan at the Agora in Quebec City. This is a story worth telling. The show is over, we had a solid, dynamic performance from this young canadian genius at the peak of his popularity (that was the Criminal Mind era) and he crowd is on fire. First encore, the band comes back on stage, there is so much noise it's deafening. He does 2 or 3 more songs and then bids us goodnight, the lights come on but nobody moves! I've never seen this since for any other performer. For what seemed to me like a good ten or fifteen minutes, we keep roaring, looking at each other in the bright lights, unable to go home. Suddenly, the lights are shut and a solo Gowan comes back on stage, visibly very emotional about what's happening. He sits at the piano and says he's done every song he has so he's going to do this one again, just him at the piano, and starts "Burning Torches of Hope". I was mesmerised and my hair still crawls when I think about it. If you don't have this song, get it, it's too much!

Rock really rocks!