08 juin 2006

Égoïsme et altruisme

Compassion, tristesse, empathie, bonheur et réconfort comparés, toutes ces réponses et pas une personne n'a dit "indifférent". Bon, j'aurais aimé obtenir 100 réponses pour que mon étude soit plus "scientifique", mais en lisant les commentaires à l'histoire de Chloé sur le site d'Intellexuelle, il n'y en a pas beaucoup non plus dans cette catégorie.

Donc là, je me pose une question: comment les gens peuvent-ils être parfois aussi égoïstes (i.e. sur la route, dans le métro, en mâchant de la gomme sur la rue) et qu'à d'autres temps, ils sont profondément émus par une histoire comme celle de Chloé. Car on parle des même gens, vous et moi, n'avons-nous pas cette dualité en nous, une sorte de déchirure de l'esprit qui nous fait agir tantôt comme ci, tantôt comme ça?

Ma théorie là-dessus: que nos agissements sont fonctions de qui nous regarde au moment où nous les faisons.

Les exemples. Dans l'auto, pas besoin de regarder personne dans les yeux (les yeux, ça intimide). Alors on fonce, on coupe, on flash les lumières, on dépasse à droite. Dans le métro, on se précipite sur un siège et on s'efforce de regarder par terre pour éviter les yeux et ainsi justifier sa place. Sur la rue, on laisse s'envoler un papier de gomme qui tombe sur le trottoir et on fait semblant de ne pas l'avoir vu, regardant droit devant nous et ignorant les yeux qui nous regardent par derrière. Je pense que tant qu'il n'y a pas d'yeux sur nous, ou que nous sommes suffisamment convaincus qu'il n'y en a pas, nous devenons plus égoïstes.

Mais lorsqu'il y a des yeux, alors là c'est autre chose. L'opinion des autres compte pour beaucoup pour cette créature sociale que nous sommes. Prenons le phénomène de la mode par exemple. Pourquoi tous les gens veulent-ils s'habiller à peu près de la même façon à un temps donné? Yeux. Et quand les yeux nous regardent, notre comportement change, nous devenons plus altruistes.

Si je poursuis ce raisonnement jusqu'au bout et que je le saupoudre d'une mesure de morale, j'en arrive à cette conclusion: la proximité des autres nous rend meilleurs. De se faire surveiller est positif pour nous.

Je n'arrive pas à croire ce que je viens d'écrire...

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Il y a un grand fond de vérité dans ton étude. Le regard d'autrui nous influence et encore plus ceux de ma génération (60 ans). On a été éduqué dans un climat de " qu'est-ce que les autres vont dire? " Soyez sans crainte car ça se soigne et j'y travaille fort. Mon commentaire d'hier était empreint d'égoïsme et je le savais mais j'ai le droit de me réjouir de tout le beau que la vie m'apporte ; la compassion m'habitait aussi au sujet de cette famille qui avait tant de choses difficiles à traverser. hb :)

Unknown a dit...

@ftibo: Bon point, mais je ne suis pas certain de la question majorité-minorité. Je n'ai pas plus de données que toi sur le sujet alors pour moi aussi, ce n'est qu'une opinion. J'ai toutefois l'impression que pour bien du monde, moi inclus, le comportement change facilement. Je pense que dans mon cas, ça vient de ma plus tendre enfance, où ma mère m'avait dit de ne pas me décrotter le nez, alors j'attendais d'être sous le couvert de l'obscurité pour le faire... Mais je peux me tromper :)

@hb: Je ne pense pas que ça soit tant une question de génération mais plutôt un trait fondamental de notre espèce. Je n'ai pas 60 ans mais je sais que je n'agirai pas toujours de la même façon dépendamment de qui me regarde. Est-ce un manque d'intégrité, je me le demande? Cette question me dérange...