26 mai 2006

Vivre de son blog?

J'ai été épaté hier lorsque je suis tombé sur le blog d'une fille qui est sans emploi, sans abri et qui vit dans sa voiture. Elle se faufile à la bibliothèque municipale à chaque jour et de fil en aiguille s'est forgée un auditoire solide de gens qui suivent son histoire sur Internet.

Il faut avouer que son histoire est plus palpitante et mieux écrite que celle-ci. Le niveau d'émotion de son récit se situe dans un registre plus haut que le nôtre; contrairement à elle, notre vie n'est pas en danger. Dans son histoire, elle se fait remarquer par d'autres blogueurs au début puis, quelques mois plus tard, finit par se faire proposer de publier un livre relatant ses aventures!

Ce phénomène, le blog, permet une nouvelle façon de s'exprimer et de se faire connaître. Bloguer est tellement nouveau qu'à chaque fois que j'en parle, quelqu'un me demande la signification du mot. Il faut dire que j'ai dû le chercher moi-même il y a quelque temps, ne m'étant pas tenu au parfum des nouvelles tendances du cyber-espace ces dernières années. Blog, ou blogue en français, est la contraction des mots anglais "web log", ou journal sur le web. Lorsque j'ai compris ceci, le concept m'a tout de suite attiré: une personne écrit son journal intime pour que le reste de la planète puisse le commenter. Mais avant d'écrire quoi que ce soit, il faut se convaincre que le thème et les sujets du blog seront intéressants car la recette est impitoyable: si le concept ne plaît pas, le blog ne sera pas lu. Dans la blogosphère, les théories de Darwin et de Nietzsche se rencontrent et seuls les meilleurs gagnent. C'est comme les cotes d'écoute à la TV ou à la radio ou encore le poste de président d'une compagnie: lorsque les auditeurs ou le conseil d'administration disent "fini", c'est fini.

Avant de m'y lancer, j'ai expérimenté et patienté en attendant de trouver l'angle qui me conviendrait et qui, par dessus tout, serait intéressant à lire par un auditoire de gens qui nous connaissent et qui sont contents pour nous. Déménager sa famille à Las Vegas pour aller s'envoyer en l'air pour le cirque, ce n'est pas tous les jours que l'on voit cela!

Cependant, l'heure est à la confession. Je dois vous avouer, bien humblement, que j'ai au début entretenu l'espoir que ce blog serait lu et que sa popularité irait en croissant. J'ai même rêvé prétentieusement qu'un jour je pourrais en tirer un revenu et en vivre, je ne savais trop comment mais je me fiais à la providence pour répondre à cette question.

Mais depuis que Nancy et les enfants sont repartis, tout l'aspect romantique de cette histoire s'est évaporé. Il ne reste devant moi que des détails concrets à régler et du travail réel à accomplir. Je ne rêve plus de gagner de l'argent juste en écrivant mes états d'âme qui sont, très certainement, les mêmes que la plupart d'entre vous car la vie est construite d'une suite de moments plus angoissants et d'autres de bonheur plus intense, quoi que l'on fasse. Non, je ne rêve plus, l'heure est à l'action alors je prends action.

Ceci dit, vous n'êtes pas prêts de vous débarasser de moi... :) J'ai peut-être arrêté de rêver mais maintenant que je suis parti, jamais je n'arrêterai d'écrire.

Je suis quand même jaloux des 70 commentaires que reçoit en moyenne cette fille dans son auto. Oserais-je croire qu'elle est juste meilleure que moi pour publiciser son histoire? Hmmm...

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Je suis arrivée ici via le blog de Pat Lagacé, du Journal de Montréal. Si vous désiriez un peu d'achalandage, ce sera chose faite dans peu de temps !
Quant à moi, j'ai déjà hâte de fouiner dans vos archives.
Un blog, pour en vivre ? Je ne sais pas... Pour y vivre, par contre, ça oui.
;-)

Unknown a dit...

Bien content de voir du nouveau monde... et je suis d'accord que pour vivre de son blog, la marche est haute. Ça se fait cependant, j'ai eu l'idée ici et ici.