Pourquoi est-ce qu'il m'arrive toujours des histoires incensées?
Ce soir, j'avais une visite pour le condo. J'ai beau ne pas être une personne qui salit beaucoup (surtout quand je ne suis pas là), mais le vendeur d'une propriété doit faire ce qu'il doit. J'avais encore le goût du délicieux chili d'Élisa dans la bouche alors je commençais ma tournée, éponge et torchon dans les mains. Salle de bain, cuisine, enfin, vous savez la routine, j'ai tout passé au peigne fin pour laisser la meilleure impression possible. Tzoing!
C'est en passant l'aspirateur que j'ai dû déranger la bestiole. Elle est sortie en courant de sous le poêle en suivant la ligne du plancher. Elle a probablement senti ma présence car sa tête s'est tournée vers moi, nos regards se sont croisés et j'ai lu sur son visage, le temps d'un clignement d'yeux, une panique sauvage programmée dans son espèce par des millions d'années d'évolution. Ses pattes ont disparu dans un flou de mouvement trop rapide pour mon oeil. Ses manoeuvres pour m'échapper se sont compliquées, le chemin qu'elle empruntait se tordait imprévisiblement. Mais le prédateur que je suis, aussi programmé par sa propre ascendance génétique, n'a pas hésité. J'ai sorti mon arme est dans un geste d'une énergie colossale à son échelle, je l'ai aspirée dans mon sac de poussière où elle pourra vivre dans l'abondance mais la solitude pour le reste de sa vie. Au revoir tout petit scarabée.
Une fois l'aspirateur rangé, je m'aperçois que j'ai oublié une mousse près du piano. Je me penche pour la saisir et m'arrête sec. Un cloporte. Dans mon salon.
Parenthèse. Là vous allez penser que c'est crotté chez nous, que c'est infesté de cafards, de limaces et de mille-pattes. Pas vrai. À part quelques araignées au plafond, c'est propre chez nous et il n'y a pas de bébittes. Fermez la parenthèse.
Mais j'ai tout de même trouvé deux insectes chez moi, quelques minutes avant la visite d'un potentiel acheteur. En poussant l'intrus dehors, je me suis mis à chercher frénétiquement le troisième car vous connaissez le proverbe. Je passe en vitesse dans la salle de bain, je soulève les tapis, rien. J'inspecte les cadres de fenêtres, rien.
Une portière claque et un individu s'approche du condo. Vite, sous le divan. Rien. Regard rapide sous la table de cuisine, vide. Moustiquaire de la porte patio. Immaculé. Je cours à la salle de bain. Aussi libre de toute créature rampante.
Je m'asseois pour attendre. Pas de sonnette, fausse alerte. Je m'assoupis un instant et au moment où j'allais m'endormir, j'ai senti une soie m'effleurer le bras. J'ai résisté à l'instinct de me taper et de me gratter. J'ai laissé le moustique me piquer.
Je l'ai baptisé 3...
Mon visiteur ne s'est pas présenté.
31 mai 2006
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1 commentaire:
Si moi je suis l'as de pique et que mon nouveau moustique domestique est le 3 de pique, j'imagine que mon visiteur inconnu devient automatiquement le 2 de pique de cette affaire...
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